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Histoire de l'Eglise en France : 1918, Joseph F. Smith, la Vision de la rédemption des morts et l’Armistice

Joseph F. Smith (1838-1918) : « Mon âme est déchirée. Mon cœur est brisé et ma vie s’envole ! Ô mon cher fils, ma joie, mon espoir ! … Ô mon Dieu, aide-moi !», c’est en ces termes que Joseph F. Smith, 6e président de l’Église et prophète durant la Première Guerre mondiale, se lamenta à la mort inattendue de son fils aîné, Hyrum M. Smith, membre du Collège des douze apôtres. Hyrum avait 45 ans au moment de sa mort, le 20 janvier 1918.

         

Nul doute que les différents deuils personnels, mais aussi les nombreux morts dus à la guerre et à la maladie, pesèrent sur l’esprit du prophète. Il raconta comment, le 3 octobre 1918, il méditait sur les Écritures du Nouveau Testament, réfléchissant au sacrifice expiatoire du Christ. Tandis qu’il relisait les chapitres 3 et 4 de l’épître de Pierre, qui font référence au salut des morts, il reçut une vision lui montrant le ministère du Christ auprès des esprits des morts, entre sa mort et sa résurrection.

Il y fit allusion durant la Conférence générale des 5 et 6 octobre 1918, et ils en parlèrent durant la réunion de la Présidence et du Collège des Douze du jeudi 31 octobre. Les deux collèges et le patriarche l’approuvèrent comme révélation divine. Le mardi 19 novembre, le Président Joseph F. Smith mourut de pleuropneumonie, à l’âge de quatre-vingts ans.

 
          

Le 30 novembre 1918, dans le Deseret News, paraissait pour la première fois le texte de la révélation. Elle fut soutenue comme telle par l’Église durant la conférence d’avril 1919, pour être officiellement canonisée par la suite comme section 138 des Doctrine et Alliances.

Préoccupé par le terrible conflit mondial, le Président avait prêché : « Il n’y a qu’une chose qui puisse apporter la paix dans le monde. C’est l’adoption de l’Évangile de Jésus-Christ, bien compris, respecté et pratiqué aussi bien par les dirigeants que par le peuple. Les saints des derniers jours le prêchent avec puissance à toutes les nations, familles, langues et peuples du monde, et le jour n’est pas loin où son message de salut s’ancrera profondément dans le cœur du commun du peuple qui, avec sincérité et ferveur, lorsque le temps viendra, non seulement fera porter son jugement contre le faux christianisme, mais jugera la guerre comme crime contre le genre humain, et les fauteurs de guerre comme criminels. On a cru pendant des années qu’on obtient la paix en préparant la guerre. Le conflit actuel doit prouver qu’on n’obtient la paix qu’en préparant la paix1. »

Le 10 novembre, à l’occasion du 17e anniversaire de son soutien comme président de l’Église, Joseph F. Smith avait rassemblé les membres de sa famille2.  C’était la veille de la signature de l’armistice à Rethondes, le 11 novembre 1918, à 11 h 00 du matin.

Article écrit par Christian Euvrard, docteur en Sciences des Religions à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes à la Sorbonne.

Notes

  1. Joseph F. Smith, Gospel Doctrine, Deseret Book Co., Salt Lake City, Utah, 5eédition, 1939, p. 421.
  2. Voir George S. Tate, « ‘The Great World of the Spirits of the Dead’, Death, the Great War, and the 1918 Influenza Pandemic as Context for Doctrine and Covenants 138 », BYU Studies, Provo, Utah, Vol. 46, N°1, 2007, p. 4-40.

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